Bibérophilie - Saison 4 - 05 - Janvier 2008

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Les biberons d'Anne

Les biberons d'Éric

Guttus et Galactophores

The American Collectors of Infant Feeders (USA)

The history of the feeding bottle (UK)

Medizinhistorisches Museum (Lux)

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Stérilisateurs Budin
et Galactophore

Stérilisateurs Rainal - 1905

Stérilisateurs Robert 1910

Stérilisateurs Bachelet 1920

Des recommandations médicales à la production industrielle... De Budin à Pyrex...

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Le catalogue Bachelet, dans sa 6^ème édition que l’on peut dater des années 1910-1920, présente le biberon Lolo au milieu des nourriciers Grandjean (incomparable et meusien), Robert (perfectionné sans tube et nourricier) et d’autres modèles du même genre. Cette page 54 du catalogue est assez représentative de ce début de siècle. Si les biberons sont désormais tous à tétine, la forme droite reste encore marginale.

Grâce aux observations et aux expériences de certains médecins, les recommandations de l’académie de médecine vont se faire de plus en plus précises et l’hygiène va devenir la principale préoccupation des fabricants.

La condamnation des anciens systèmes et la stérilisation poussent les fabricants à faire évoluer leurs modèles vers une forme plus moderne qui va mener au développement de ce qui reste encore dissocié du biberon, le stérilisateur.

Les premiers stérilisateurs sont le fait de médecins, qui mettent en place des « consultations de nourrissons » avec suivi des nouveaux nés et distribution de lait. Ces premiers pédiatres ont pour noms Budin, qui dès 1892 propose dans son établissement le fameux Galactophore ; Variot qui en 1893 organise également une distribution de lait stérilisé ainsi qu’un appareil à son nom et bien sûr le docteur Léon Dufour qui crée sa goutte de lait à Fécamp en 1894. Mais ces centres ont un coût et si certains ont le soutien des municipalités concernées, la plupart rencontre des soucis financiers.

Pourtant, ces exemples vont peu à peu porter leurs fruits et les différentes marques vont toutes adopter ce système de stérilisateur avec sa forme adaptée à la stérilisation systématique : flacon en verre moulé de forme cylindrique droite.

En 1914, L’Académie des Sciences dans son compte rendu du 11 mai, souligne les progrès indéniables du début du 20^ème en conclusion d’une étude comparative sur les allaitements maternel et artificiel :

« Contrairement aux idées encore admises, d’après les anciennes observations, il n’y a qu’une différence minime entre le poids et la taille des enfants élevés au sein ou au biberon, si l’on applique à ces derniers les perfectionnements modernes de l’allaitement artificiel, comme on le fait dans les gouttes de lait. »

Une invention va définitivement orienter les modèles vers l’uniformité : le verre Pyrex. Diffusé en France à partir de 1924, ce verre va, en quelques années, totalement « assainir » le parc de biberons. Les propriétés de ce matériau sont tout à fait adaptées au nouveau souci d’hygiène et de stérilisation. Les maisons de l’enfance en seront toutes équipées ainsi que les hôpitaux et les crèches.

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Si plusieurs marques se partagent le marché d’entre deux guerres, celui-ci sera très largement dominé par Pyrex qui devient un acteur majeur dans l’univers du verre alimentaire en général et dans celui du biberon en particulier. Non seulement la marque produira ses propres biberons stérilisateurs, mais d’autres comme Soxhlet l’associeront à leurs modèles.

Il faudra attendre plusieurs années pour que le biberon retrouve des couleurs et un peu d’originalité grâce à la sérigraphie.

C'est un modèle très intéressant. Cependant, je ne suis pas certain qu'il existait à l'époque des biberons à tube, en l'absence de caoutchouc.

Par contre, il a existé, plus récemment, des biberons en étain à tube en caoutchouc; j'en possède un, j'en ai vu un une fois chez un marchand parisien et ce modèle là avait encore des vestiges du tube en caoutchouc de visibles dans l'orifice de la tétine et il y en a un autre de visible dans les vitrines du musée de la Reine Bérangère au Mans.

En relisant la lettre de décembre, je me rends compte que les lignes consacrées à ce modèles pouvaient laisser penser que je comparais ce Lecouvey au Monchovaut de la fin du 19ème... Je faisais le parallèle avec la dénomination (biberon pompe) non avec le système, qui n'est pas tout à fait comparable.

Ce modèle possède un tube en étain qui part de la base de la tétine et plonge dans le corps du biberon (cf. image 2). Une bille - la fameuse soupape - est audible en bout de tube. Pas de caoutchouc ici, mais bien les caractéristiques des spécimens de la première moitié du 19ème siècle.

On doit donc le classer parmi les biberons de type Darbo ou Charrière et non comme pouvait le laisser entendre le descriptif ou comme semble le sous-entendre Eric, parmi les longs tuyaux - improprement appelés biberons à tube -  d'où la confusion...

B - "Biberon" inconnu

Ce genre de flacon est de provenance germanique, ce n'est pas un biberon à mon avis, la matière ne serait-elle pas de l'opaline, du verre teinté en blanc, plutôt que de la céramique? La petite tasse serait-elle une "tasse de chasse", sorte de taste-vin qui adopte volontiers cette forme.

B - Flacon germanique en opaline
et "tasse de chasse"

Biberon Darbo à spirale

Superbe représentant des premières marques du début 19ème. Il s'agit du modèle de 1837 en verre (cristal ?) épais.

Biberon en cristal à goulot rodé

H : 160 mm  - Cont. : 130 ml

Maison DARBO aux singes verts 86 passage choiseul Paris inscrit dans la masse sur une face et Dernière invention des biberons SPIRALE DARBO Brevet de 15 ans Médaille d'argent sur l'autre.

Brevet n° 482 du 25 octobre 1837

Un spécimen de la marque est présenté à la page 194 du catalogue Dorvault de 1862. Ces modèles étaient équipés d'un bouchon en bois avec tétine en ivoire ou en buis. Références FEC 1136 et 1137 du catalogue Dufour, présenté avec son embout (page 179).

Biberon à soupape - Marque déposée de fabrique - Exposition universelle - Récompenses honorifiques inscrit dans la masse sur une face.

Intéressant modèle qui reprend les diverses mentions des modèles de marque : Etoile, avec le dessin central, JG avec le terme Marque de fabrique ou Robert avec Exposition universelle.

B - Biberon méplat à pans Monchovaut à Laon

Le parcours des modèles du fameux biberon pompe à graduations Monchovaut est assez comparable au Robert 1873.

Concurrent direct de ce dernier dans les années 1870, il se décline en plusieurs variantes au fil du temps. La première version de ce modèle est marqué Monchovaut à Laon sur un pan et Breveté SGDG sur l'autre, ce qui le distingue des mêmes biberons plus récents qui portent l'unique marque Monchovaut sur les pans.

On peut donc  tout à fait le mettre en parallèle avec le Robert 1873 inscrit Robert à Dijon au début puis simplement Robert par la suite. Tout comme le Robert, ce flacon "originel" est plus recherché que ses déclinaisons postérieures.

On en trouve des représentations dans plusieurs ouvrages des années 1870 à 1890, notamment dans le Catalogue Huclin.

Les localisations inscrites sur les biberons de cette époque, sont un bon moyen de dater plus précisément ces multiples bouteilles, qui se sont vendues pendant plus de 30 ans...